Il y a une chose bien étrange que je souhaitais faire depuis longtemps: visiter un cimetière (militaire) tôt le matin, sous la neige. Je trouve que la lumière des jours enneigés n’a pas son pareil. Elle a l’art de transformer les lieux, et de leur donner une toute autre atmosphère.
J’ai barré ce souhait de ma liste l’année passée, en me rendant près de Bastogne, à la découverte du cimetière militaire Allemand de Recogne. Ce cimetière abrite 6.807 tombes de soldats Allemands décédés lors de la bataille des Ardennes, durant la Seconde Guerre mondiale. Le plus jeune avait à peine 17 ans, et le plus âgé, 52 ans. Sous chaque stèle de granit, gravée recto-verso, reposent six corps. Beaucoup n’ont pu être identifiés. Il n’y a aucune distinction de grade; les officiers et les soldats sont ici réunis dans la mort.
Ce cimetière est maintenu par la Commission allemande des sépultures de guerre.

La Bataille des Ardennes
Ce nom est donné à l’ensemble des opérations militaires qui se sont déroulées en Ardenne pendant l’hiver 1944/1945. Ces dernières se déroulent presque exclusivement en Belgique, principalement en Ardenne belge, avec pour objectif final, la reconquête du port d’Anvers, bien que l’offensive allemande sera stoppée avant même d’atteindre la Meuse.
Les Allemands encerclèrent la ville de Bastogne mais ne purent la prendre. Après de violents combats, les Américains ont reconquis la région dans le courant du mois de Janvier 1945. En février 1945, les Américains ont établi un cimetière, à Recogne. Environ 2700 Américains et 3000 Allemands ont été enterrés. Après la guerre, durant les années 1945/1946, les restes des soldats Américains tombés au combat ont été transférés au cimetière et mémorial américain Henri-Chapelle. Les autorités belges ont commencé à nettoyer tous les cimetières Allemands de la région, et ont transféré toutes les tombes Allemandes soit à Recogne, soit au cimetière de guerre Allemand de Lommel. Le cimetière renferme cependant des tombes d’Allemands tués en 1940 ou pendant l’occupation.
Cette bataille va déboucher sur l’un des plus grands carnages de la seconde guerre mondiale sur le front occidental. Les pertes humaines, de chaque côté, dépassent celles enregistrées durant le débarquement en Normandie. On compte, côté Américain, 8.607 tués, 21.144 disparus et 47.139 blessés. Côté Allemand; 17.236 tués, 16.000 disparus et 34.439 blessés.
Suite à un accord franco-allemand de 1954, le cimetière a été aménagé avec un mur de clôture et une chapelle caractéristique composée de basalte de l’Eifel et de murs intérieurs en pierres d’ardoise. Ce cimetière est inscrit au Patrimoine civil public de Wallonie.

La seule chose que j’ai trouvé dommage lors de cette visite, pour ne pas dire effarant, ce sont les parents qui amènent leurs enfants ici juste parce qu’il y a une petite pente, pour faire de la luge … Il ne faut quand même pas oublier qu’on se trouve dans un lieu de mémoire, où le respect reste de rigueur. Je trouve désolant de voir que les gens sont de moins en moins respectueux envers les lieux historiques, mais c’est un tout autre débat …
J’espère que cet article vous aura plus, et je vous dis à très vite.
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